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L'hiver en réservoir "limit ose".

L’automne ayant cédé sa place au rude climat hivernal, nous allons désormais assister à un bouleversement général de l’écosystème des réservoirs de faible altitude.


Durant cette période de l’année, la végétation aquatique régresse et les algues en suspension qui s’étaient développées lors de l’été vont progressivement disparaître pour redonner ainsi aux anciennes eaux clauses, parfois fortement troublées en raison de leurs faible profondeur et de leurs sols acides, un regain de limpidité. Ce phénomène d'éclaircissement de l’eau, atout précieux pour le moucheur qui peut alors localiser facilement les poissons proches de la surface, permettra, par la même occasion, à nos belles truites, d’apercevoir de loin les artificielles qui leur seront présentées. Ainsi, il est fort intéressant de choisir, sur le lot d'un train de trois mouches espacées chacune d'elles d'au moins un mètre vingt, une artificielle d'aspect brillant afin d'attirer l'attention des arc-en-ciel à l'affût. Le corps d'une mouche pourvu d'un fil de tinsel ou une nymphe casquée se montre en effet souvent efficace. L'utilisation d'un petit strimer en tête du train de mouches, peut s'avérer aussi très concluant. Les truites, intriguées par les reflets de ce strimer de couleur et par les vibrations qu'il émet, se trouveront alors guidées vers l'émergente et la nymphe qui le suivent.

Avec les premières gelées, le rafraîchissement de l’eau va raréfier considérablement toute la micro-faune aquatique et mettre en appétit les salmonidés en quête de nourriture.

Tout en économisant leur réserves de calories en se mouvant lentement, elles évolueront pour se rassasier, durant la journée, sur toute les strates aquatiques des réservoirs et goberont les minuscules pupes de chironomes, les petits sèdges noirs et parfois, plus rarement, les éphémères brunes apparaissant lors des belles journées ensoleillées. Les truites se tiennent alors dans les trois à quatre premiers mètres, zone qu’il sera alors judicieux d’explorer. L’apport de nourriture terrestre étant quasiment inexistant durant cette saison, l’utilisation d’artificielles imitant les quelques insectes aquatiques présents en cette période de l'année doit se révéler tout aussi efficace, sinon plus, que celle du strimer. La pêche avec ce dernier en hiver est cependant une des techniques des plus redoutables et meurtrières pour les truites devant faire face à un apport en nourriture extrêmement restreint. N'oublions pas tout de même que les nombreux strimers incitatifs et multicolores qui sont utilisés abusivement sur les plans d’eau rendent les truites méfiantes, cette méfiance étant encore plus aiguisée dans les réservoirs où se pratique le "limit ose". Ces leurres surréalistes qui incitent les truites à assouvir leur agressivité et déclenchent leur instinct de préservation du territoire ne se montrent bien souvent efficaces que pour celles fraîchement déversées et ayant tout à apprendre sur leur nouveau régime alimentaire qui diffère, sans conteste, des granulés de pisciculture. Ainsi, sur les lacs où le "limit ose" est pratiqué et où l'on rencontre une certaine densité de poisson fourrage, il est alors judicieux d’utiliser des imitations réalistes de petits alevins de l’année pour provoquer l’attaque des grosses truites "ensauvagées" et bien "éduquées" s'étant parfaitement familiarisées avec le milieu naturel dans lequel elles évoluent et sachant déjouer les ruses des moucheurs.

La période de fermeture des rivières de première catégorie en hiver engendre généralement une forte pression de pêche qui est inversement proportionnelle à la superficie des réservoirs.

Ainsi sur les petits réservoirs bien souvent surpêchés, les salmonidés auront tendance à déserter les berges trop souvent fréquentées pour établir leur terrain de chasse au delà des quinze premiers mètres de celles-ci, zone que les soies viennent peigner moins fréquemment. Il sera alors nécessaire, ayant choisi un matériel adéquate et performant, de pouvoir fouetter aussi loin que possible vers le centre du réservoir. Une canne de 9,5 à 10 pieds équipée d'une soie WF 7 F de couleur vive permettant un bon repère visuel de la touche, me semble être un bon choix. N'oublions pas qu'à cette époque de l'année, nous devrons faire face à des truites peu virulentes lors de l'attaque d'une mouche noyée et que les touches sont parfois imperceptibles. Lorsque autour de soi tout est calme et que bon nombre de moucheurs s'obstinent à fouetter près des berges sans grands résultats, ces atouts précieux que sont les longs lancers, permettent alors de faire la différence et de moucher quelques beaux spécimens isolés. Ceci dit, ne négligeons pas l'exploration des endroits difficiles et donc moins fréquentés, nécessitant la pratique du lancer roulé. De grosses truites trophées s'y réfugient volontiers dans l'espoir d'y trouver un havre de tranquillité. Les bordures des îlots et des berges sont d'excellents secteurs à prospecter. Lorsque le soleil se fait sentir, de nombreux alevins, en bancs, quittent volontiers leurs fosses aquatiques pour y faire une brève apparition et, par la même occasion, incitent les truites à les pourchasser. Celles-ci fonceront sur ces petits poissons et, avec de violents coups de mâchoires, de tête et de queue, blesseront certain d'entre eux. Elles ne se priveront pas alors de gober en surface des poissons blessés ou assommés par la violence de la chasse. Ainsi il est fort intéressant, lors de ces instants privilégiés et facilement identifiables, d'animer ou de laisser dériver une imitation flottante d'un alevin à l'agonie sur les secteurs où les truites se montrent peu discrètes par leurs ébats. L'utilisation d'un strimer entre deux eaux se montrera aussi très efficace sur les lieux de chasse. Lors de son animation, il y aura lieu de varier les cadences de récupération : lentes et rapides suivies de temps morts. N'oublions pas que les arc-en-ciel apprennent vite à se méfier d'un strimer à la nage monotone qui ne s'apparenterait pas à un comportement naturel. L'animation d'un train de trois mouches, idéal pour augmenter ses chances de succès en réservoir, devra être extrêmement lente. Le travail de la soie que l'on ramène devra se réaliser presque centimètre par centimètre. En fait, le froid hivernal va engourdir les larves aquatiques et de ce fait ralentir leur mouvement ascensionnel vers la surface pour éclore. C'est donc ce mouvement que devront adopter nos artificielles et que nous devrons nous efforcer de reproduire. Notons que les pupes de chironomes pourront parfois se tenir entre deux eaux en attendant le moment propice pour une éclosion. Un montage classique : nymphe en pointe, émergeante et sèche en tête, vous permettra de prospecter les différents étages aquatiques de l'évolution des insectes que les truites connaissent parfaitement. Faut il encore qu'on leur ait laissé suffisamment de temps pour s'acclimater à leur nouvel univers.


-Création textes et photos: Philippe MATHIEU, collaborateur au magazine Mouche Pratique. http://pechealamouche.free.fr
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