A
la rencontre des lacs
daltitudes.
Une
activité sportive est
apparue sur notre
territoire ces dernières
années. Je la nommerai
le "biathlon
mouche". Ceci est en
fait l'association de
deux disciplines qui,
inévitablement, devaient
se combiner. Elles se
caractérisent dune
part, par le goût de
l'effort pour gravir, à
pied, de fabuleux chemins
escarpés de montagne et
l'attrait de la
découverte des nombreux
plans d'eau naturels qui
s'y cachent et, d'autre
part, par la pratique de
la pêche à la mouche.
Ces deux activités
s'exerçant dans une
nature sauvage et
insolite, captivent
désormais de plus en
plus de moucheurs qui
partent en randonnée
pour une journée ou plus
à la découverte de
sites extraordinaires et
prometteurs.

Le Lac Blanc (Parc de la
Vanoise. Termignon la
Vanoise)
Ainsi,
je me propose de vous
présenter
linventaire du
matériel quil me
semble nécessaire et
judicieux demporter
lorsqu'on envisage
daller fouetter sur
les lacs daltitude
pyrénéen ou alpin,
accessibles que par une
ascension et une approche
pédestre.
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La
préparation du
"voyage".
Pêcher
dans les lacs
daltitude
nécessite préalablement
une petite étude
extrêmement utile et
prudente pour la
réalisation de sa
randonnée de pêche, si
lon ne veut pas
avoir de mauvaises
surprises.
Avant tout, il est
impératif de bien
connaître ses capacités
physiques afin
détablir assez
précisément la durée
de ses déplacements et
ainsi pouvoir apprécier
le temps restant à
consacrer à sa passion
première, la pêche à
la mouche. Sachons que le
temps dascension
mis par un marcheur
dune capacité
physique moyenne est
approximativement
dune heure pour
gravir 300 mètres de
dénivelé et une heure
pour en descendre 500
mètres, ceci pour des
pentes relativement
modérées. En parcours
plat, il effectuera
environ 5 kilomètres
dans l'heure. Ainsi,
lorsque vous tracerez
votre itinéraire à
laide dune
bonne carte IGN et
topo-guide,
noubliez pas de
prendre en considération
les courbes de niveau
très représentatives,
en massifs montagneux,
des difficultés de
parcours et donc des
temps de marche.
Maintenant, deux
possibilités de courses
en montagne peuvent être
envisagées. Celle se
limitant à une journée
de pêche et une autre
comportant des étapes
successives de plusieurs
jours, avec en enfilade,
la découverte d'une
série de lacs à
pêcher. Le premier choix
est dune conception
simple qui comprend le
temps d'ascension,
laction de pêche
et la descente pour
revenir au point de
départ. Cette solution
permet, bien évidement,
pour ceux qui ne la
connaissent pas encore,
de se familiariser avec
le milieu naturel et,
ainsi, d'évaluer sa
propre performance
physique face à un
massif dune
structure montagneuse
complexe. Cette première
approche est donc une
excellente expérience
pour envisager par la
suite des randonnées de
pêche sétalant
sur plusieurs jours.
Ainsi vous serez plus
apte à concevoir et à
imaginer vos futurs
voyages par étapes, en
ayant pris préalablement
connaissance de votre
temps moyen d'ascension
et de descente.
Une question se pose
généralement à chaque
fois que lon
entreprend une telle
expédition de pêche en
montagne : où
passerons-nous notre ou
nos nuits de repos ? Les
puristes du dépaysement
vous suggéreront
peut-être
lutilisation de la
tente. Pour ma part, et
même lorsque le camping
sauvage est autorisé, ce
qui est de moins en moins
fréquent et d'ailleurs
pratiquement interdit
dans les parcs nationaux,
la tente doit être la
dernière des options à
retenir. Il est bien
préférable en effet de
programmer son parcours
pour bénéficier du
confort relatif des
refuges de montagne.
Ainsi le sac à dos sera
soulagé du poids de la
tente devenue inutile et
par conséquent aussi de
celui de la nourriture du
soir et du petit
déjeuner, car on trouve
aujourdhui des
refuges bien conçus avec
un service de repas très
bien équilibrés. Je
vous conseillerais de
plus ces refuges, en
relais de vos étapes de
voyage, par mesure de
sécurité. En effet,
lorsque la météo
satisfaisante, annoncée
au départ de la course,
prend une tournure
différente, il est bien
plus agréable et
sécurisant de se
retrouver dans un abri
confortable pour attendre
quune tempête,
survenant brusquement en
pleine nuit d'été lors
dune forte
dépression, s'apaise.
Inventaire
des accessoires propres
à la randonnée.
Le
choix du sac.
Conçu pour les raids en
montagne (alpinisme et
ski de randonnée), il
doit pouvoir contenir au
moins 55 litres de
matériel. Ses qualités
devront offrir un confort
de portage, un bon appui
lombaire, un dos
réglable, une ceinture
de maintien, le tout
permettant une grande
stabilité et une bonne
liberté de mouvement.
Pour charger votre sac à
dos, placez y tout
dabord au fond, le
matériel de couchage.
Sur le long du dos doit
être disposé les
éléments les plus
lourds pour assurer une
bonne stabilité lors de
la marche. Combler
ensuite l'espace vide par
des éléments légers
tel que les vêtements.
La poche de rabat
supérieure rapide
d'accès, contiendra
différents matériels
utiles pour la journée.
La canne à mouche dans
une housse ou son étui
de protection, sera
logée dans les sangles
porte ski.
Les chaussures de marche.
Pour randonnée en
moyenne montagne par tous
temps, choisissez des
chaussures imperméables
et respirantes grâce à
leur membrane Goretex qui
empêche l'eau de
pénétrer et permet
d'évacue la
transpiration. Semelle
Vibram pour sa
résistance et son
confort. Elles doivent
assurer un bon maintien
de la cheville.
Le sac de couchage.
Pour randonnée d'été
(+10 à -2°C), prévoir
une housse compressible
de rangement.
Une question se pose à
chaque départ de
courses:
que mettre dans son sac?
Il faut prendre seulement
le nécessaire, mais tout
le nécessaire en
évitant de se charger
inutilement du superflu.
Voici donc le contenu
dun sac à dos
prévu pour des courses
de plus de quatre jours
avec nuits en refuges.
Au fond : sac de
couchage, pantalon et
veste de pluie coupe
vent, pull de montagne,
bonnet léger en laine
pour les soirées et
matinées fraîches et
ventées. Pour les
vêtements de rechange,
prévoir un sweet shirt
ou chemise, deux slips,
deux tee shirt, deux
paires de chaussettes.
Les accessoires seront
rangés dans la poche de
rabat supérieure. Ils
seront constitués des
éléments suivants :
lunettes de soleil
protégées dans un
étui, bob, crème
solaire (haute
protection), petite
cuillère, opinel,
briquet, lampe
électrique de
préférence frontale,
(avec piles de rechange
si vous compter arriver
de bonne heure sur le
site de pêche, moment
exceptionnel par
lactivité intense
en surface des truites
sur les lacs
daltitude en
été), boussole, cartes
et notes personnelles sur
l'itinéraire de pêche.
Viendra ensuite dans le
sac, une petite trousse
contenant brosse à dent
et dentifrice, un gant de
toilette, une toute
petite serviette et un
morceau de savon, de
l'aspirine, un
désinfectant et une
petite boite de
pansements stériles.
En ce qui concerne les
vivres de courses, ils
devront être très
caloriques et pouvoir
être absorbés par
petites quantités au
cour de l'étape :
chocolat, barre de
céréales, fruits secs,
saucisson, viande
séchée, conserves de
poisson, fromage, crème,
pain d'épice. Prévoir
une gourde en métal
d'une contenance de 1,5
litre .
Les nuits de repos en
refuge vous permettront
de profiter d'un petit
déjeuner abondant et
d'un dîner copieux.

Le Lac Blanc (Parc de la
Vanoise. Termignon la
Vanoise)
Le
matériel de pêche à la
mouche.
Imaginez
vous maintenant à 2500
mètres daltitude
face à un somptueux lac
alpin ou pyrénéen. Le
choix dune canne
polyvalente, permettant
de propulser votre soie
aussi bien à dix qu'à
vingt cinq mètres de la
berge limitera
l'encombrement du
matériel lors de longues
marches. Pour cela, un
fouet de 9,5 pieds
acceptant des soies
s'échelonnant entre 6 et
8, vous permettra de
moucher tôt le matin,
lorsque la température
de leau en surface
reste encore fraîche, de
belles salmonidées
s'aventurant proche des
berges à la recherche
des spents de la nuit
passée, des nombreux
moucherons venant pondre
sur le film de
leau, des vairons
se réchauffant dans le
peu deau qu'offrent
les banquises dont les
farios ne se privent pas.
On les rencontrera aussi
proche des bordures où
la végétation aquatique
est abondante. Ce micro
biotope renferme
effectivement une
multitude de larves
d'insectes et est aussi,
par la même occasion, un
excellent refuge pour les
petits alevins. A
lapproche de
laprès midi, cette
configuration de
matériel vous permettra
de prospecter beaucoup
plus loin les truites
qui, à ce moment de la
journée, regagnent
volontiers le centre du
plan deau à des
profondeurs plus
importantes car la
surface se sera
considérablement
réchauffée. En soirée,
vous pourrez prospecter
une grande superficie
lors de léclosion
de petits sedges et
chironomes. Trois
modèles de soie montés
chacun sur des moulinets
réservoir différents
permettront un gain de
temps précieux lors de
changement de tactique de
prospection. Bien que les
soies à double fuseau
(DT) permettent une
meilleure présentation
et donc une plus grande
finesse du poser de
l'artificielle, optez
pour des soies à fuseaux
décalés (WF) qui
offriront une meilleure
pénétration dans l'air,
ce qui est un atout
précieux lorsque,
presque toujours, le vent
se lève au cours de la
journée en montagne. Les
trois soies suivantes
vous permettront de
prospecter tous les
étages aquatiques des
lacs sauvages de
montagne: - Une WF5F pour
la pêche en surface en
sèche ou en train de
trois mouches jusqu'à
1,50 mètre de
profondeur,
- Une WF6S3 plongeante
rapide ( 20 à 30 cm par
seconde) pour la pêche
en nymphe ou strimer
jusqu'à 5 mètres,
- une WF7S4 extra
plongeante ( 40 cm par
seconde) pour la pêche
au strimer dans les
fosses jusqu'à 12
mètres.
L'utilisation des soies
shooting head facilement
connectables boucle dans
boucle sur le baking d'un
moulinet réservoir
permettent d'atteindre de
longues distances. D'une
longueur de 10 mètres,
les différentes
caractéristiques de ces
soies sont les suivantes:
du numéro 6 à 9 vous
pourrez les choisir
flottantes,
intermédiaires,
plongeantes ou super
plongeantes. N'oubliez
pas non plus d'avoir pris
soin dy associer au
moins cinquante mètres
de baking. Pour les bas
de ligne, après avoir
fixé des connecteurs
tissés à l'extrémité
de vos soies, boucle dans
boucle, vous aurez la
possibilité d'y
raccorder rapidement des
bas de ligne tissés
concordant au numéro de
celle ci. Il en existe
des flottants,
intermédiaires et
plongeants. L'extrémité
de ces bas de ligne munis
d'une boucle, facilitera
la fixation d'une pointe
en monofilament
antimémoire. Les bas de
ligne dégressifs en
monofilament et montés
soi même donnent aussi
d'excellents résultats.
Pour ma part, je diminue
leur longueur au fur et
à mesure que je décide
de pêcher en eaux de
plus en plus profondes.
Ceci augmente la
sensibilité et la
facilité de perception
de la touche. J'opte pour
4 mètres de longueur
(bas de ligne plus
pointe), pour une pêche
en mouche sèche. Je
réduit l'ensemble à 3
mètres pour une
prospection allant
jusquà 3m de
profondeur pour une
pêche en nymphe et
strimer, puis à 2
mètres au delà pour
atteindre de grandes
profondeurs. Pour tenter
parfois au fond des
fosses les ombles
chevalier avec une
imitation de vairon, il
est possible d'utiliser
un simple monofilament de
18 centième d'une
longueur 1 mètre à 1,50
mètre. Un "gilet
mouche" me semble
indispensable car il
permet dy stocker
tous les accessoires de
pêche nécessaires et de
les avoir sous la main à
tous moments plutôt que
de les rechercher dans la
sac. Le panier, la
raquette et le wader sont
à éviter pour ne pas se
surcharger lors de
courses sétalant
sur plusieurs jours. En
ce qui concerne le choix
des mouches, je vous
propose quelques modèles
de ma fabrication imitant
des insectes liés au
biotope des lacs de
montagne.

Plan
du Lac (Parc de la
Vanoise. Termignon la
Vanoise)
Suite
à ce petit exposé
concernant la
préparation au voyage et
au matériel mouche, je
vous propose une
randonnée de pêche par
étapes au coeur du Parc
National de la Vanoise
qui ne manquera
certainement pas de vous
enchanter.
Sur la carte y figure:
les refuges et leurs
numéros de téléphone
pour votre réservation,
les lacs pêchables ainsi
que l'adresse pour
acquisition de votre
droit de pêche à la
journée ou plus...et bon
"biathlon
mouche" !
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